Chantier : Vers une ingénierie et une intelligence territoriale de la transition systémique

Date de lancement : octobre 2021

Durée : octobre 2021 / décembre 2022

Résumé

L’enjeu énergétique et climatique, l’amont et l’aval du cycle du carbone, fut à Malaunay (Normandie) notre porte d’entrée dans la transition. Notre modèle en la matière est le scénario « Négawatt », 1er scénario élaboré par des experts énergéticiens indépendants au début des années 2000, qui propose d’engager une transition énergétique à toutes les échelles d’action en commençant par des actions de sobriété, puis d’efficacité afin d’être en mesure de répondre aux besoins énergétiques restants par des énergies renouvelables, décarbonées et moins polluantes.

L’approfondissement de notre initiative se réalise au contact d’autres acteurs territoriaux au sein du réseau des Territoires à Energie Positive (TEPOS) qu’anime le CLER, et d’autres territoires pionniers en matière de transitions.

Notre approche est globale, systémique, holistique …

Présentation

Une transition systémique est une transition qui traite de toutes les dimensions de la vie en société : économique, sociale, démocratique, écologique, culturelle, humaine et qui réussit à mettre en liens et en interactions tous les acteurs qui contribuent sur le territoire à cette transition pour qu’ensemble ils « fassent système ». Et quand une transition fait système, elle conduit à une transformation des pratiques de tous les acteurs du territoire, y compris de ceux qui ne sont pas directement impliqués dans la conduite de la transition, vers plus de coopération, de solidarité, d’innovation ou vers des comportements plus écologiques par exemple.

Nous avons la conviction qu’il faut agir sur tous les leviers et enjeux en même temps en s’intéressant aux externalités et aux impacts, aux rétroactions et aux boucles vertueuses, aux stocks et aux flux de matière, de personnes, en ne se limitant pas aux seules compétences règlementaires dévolues à la ville.

Enfin, notre initiative constitue une forme de réhabilitation du temps long dans les décisions publiques. Nous portons notre attention aux conséquences de nos choix en matière d’investissement sur le long terme, par exemple sur le cycle de vie d’un bâtiment ou d’un espace public en prenant soin de ne pas reporter les coûts d’aujourd’hui à demain (surcoût de la performance énergétique à l’investissement largement rentabilisé pendant son exploitation).

Une ingénierie « systémique » ?

Qu’elle soit publique, privée ou mixte, l’ingénierie territoriale doit accompagner et provoquer un changement systémique qui repose sur des compétences et des postures spécifiques.

Il s’agit ainsi :

  • d’être capable de prendre en compte des enjeux variés et parfois en apparence antagonistes dès lors qu’ils se raccrochent à des cadres de pensées conventionnels, opposant le social à l’économie, l’économie à l’environnement, le social à l’environnement. Il y a alors de ce point de vue un pas de côté à faire. Un changement des cadres de pensée qui s’appuie sur nos expérimentations concrètes dans les territoires ;

  • la mobilisation de savoirs et connaissances diverses (sciences, sciences humaines et psychosociales, économie, droit), l’association et un bon agencement d’acteurs nombreux et aux préoccupations diverses (et parfois contradictoires), le développement de leur pouvoir d’agir, constituent des enjeux déterminants pour engager ces transitions ;

  • de même, l’analyse permanente des chaînes d’impacts des projets ;

  • la révélation des autres dimensions de la valeur créées par l’action, en particulier les ressources et bénéfices immatériels, doivent être activées à toutes les étapes de la conduite des projets.

Enfin, une ingénierie systémique doit être capable de :

  • prendre en charge ce qui est imprévisible (résilience), anticiper et prévenir certains désordres en articulant les politiques publiques.

    A Malaunay, l’enjeu énergétique et son coût pour la collectivité a été investi en premier lieu, en laissant à distance les autres enjeux (climatique, éducatif et culturel, social, économique, de biodiversité, de santé) avant de progressivement les intégrer à la vision et l’ambition de transition.

    La transition se vit alors au pluriel (les transitions) ce qui a eu pour effet en matière de conduite du changement et de management, de devoir changer notre regard et nos postures.

Nous sommes attentifs et mobilisés pour faire émerger cette ingénierie systémique

  • en mettant en place des espaces de réflexivité, qui nous permettent d’évaluer la valeur créée par nos initiatives, des espaces ouverts où nous opérons un retour sur expérience pour faire un point sur ce qui a marché ou pas, comprendre les causes des difficultés que nous rencontrons et les prendre en charge ;

  • le management évolue au sein de la collectivité en favorisant la transversalité et en sortant des logiques de silo dans lequel les politiques publiques et l’organisation traditionnelle du management dans les collectivités territoriales nous enferment parfois ;

  • porter un projet de transition systémique suppose de s’ouvrir, d’être en empathie et que chaque acteur s’engage dans une dynamique de transformation individuelle en même temps que collective.

Un projet des services pour faire émerger cette ingénierie ?

A Malaunay, nous souhaitons faire de la mise en place de l’ingénierie systémique de la transition, la colonne vertébrale du projet des services sur le mandat qui vient.

L’enjeu est double. Il s’agit de s’assurer d’un déploiement au sein de toute l’administration, de tous les agents, et l’étendre dans un même effort aux parties prenantes et acteurs du territoire.

C’est finalement à l’émergence d’une ingénierie « territoriale multi-acteurs » (c’est-à-dire à l’échelle de la commune) de la transition que nous souhaitons parvenir.

Les attendus du chantier

Rappel du 4ème objectif de la charte d’alliance :

« Favoriser le déploiement par tous moyens, notamment celui de la formation, d’une ingénierie de la conduite du changement systémique à l’échelle des territoires, constamment nourrie de nouvelles expériences ».

Un chantier à cheval entre le libre et l’imposé ?

APPROFONDIR NOTRE COMPREHENSION (PENSER)
  • Identifier la diversité des enjeux et leur articulation, les acteurs et leur agencement, leurs contributions

  • Identifier les points d’appui : les ressources (techniques, immatérielles, financières, juridiques, …) et les balises (principes directeurs)

ENGAGER LA DEMARCHE (ORGANISER ET AGIR)
  • Quelles conditions et modalités concrètes (construction partagée, …) ?

  • Quels dispositifs et outils (plan de formation, projet d’établissement, de service, d’administration, ateliers de prospective) ? Quelles méthodes ?

  • Quelles postures (management coopératif, droit à l’erreur, implication des habitants …) ?

MESURER LES IMPACTS, LES EFFETS, EN REVELER LA VALEUR ET DIFFUSER (EVALUER ET PARTAGER)
  • Que mesurons-nous ? Doit-on tout mesurer ?

  • Quelles méthodes d’évaluation ?

  • Quels indicateurs ?

  • Quels capitalisation et documentation ?

Fichiers

Inscription

Charte de la Fabrique des transitions
Lien vers la charte fondatrice
Votre participation