Chantier : Une Fabrique de Comités Carbone issue des Assises du Climat

Pour une meilleure action climatique, le développement de groupes locaux de citoyens calculant leur empreinte écologique, pour la réduire, et engager les élus vers le plafonnement progressif décrit sous www.comptecarbone.org

Date de lancement : novembre 2021

Résumé

De février à avril 2021 se sont tenues les Assises du climat. C’est une initiative personnelle de Armel Prieur et Pierre Calame, pour donner suite à un « appel à débat » publié par Ouest France en novembre 2020 et signé par plus de cent personnalités, appel invitant en matière de changement climatique à passer des « obligations de moyens » qui ont en trente ans montré leur inefficacité à des obligations de résultat annuel :

  • la réduction de 6 % par an de l’empreinte climatique liée au mode de vie de la société française, pour satisfaire aux engagements internationaux de la France

  • la réduction de 80 % de l’empreinte d’ici à 2050, passant donc de 10 à 2 tonnes d’équivalent CO2 par personne.

Un changement radical si l’on sait qu’à eux seuls les services publics nationaux et locaux représentent aujourd’hui 1,5 tonnes ! Pratiquement autant que les dépenses énergétiques directes des ménages sur lesquelles très souvent se focalise l’attention.

Présentation

Les Assises ont pu en neuf séances de deux heures à distance réunir les contributions des meilleurs experts, en suivant une progression logique, partant de la confrontation des données disponibles et de leurs incertitudes, passant par la politique européenne et les avancées et limites du Nouveau pacte Vert, examinant la responsablité des acteurs puis confrontant les différentes alternatives envisageables pour respecter cette obligation de résultat.

Deux synthèses rendent compte, l’une les leçons tirées de chaque séance, l’autre des leçons générales. L’une des suites identifiées a été de créer au niveau local des comités de citoyens appelés à se nourrir de toutes ces réflexions pour porter leurs propositions tant au niveau du territoire qu’au niveau naitonal et européen. En effet, les Assises du climat sont nées de la critique de la méthode suivie par la Convention des citoyens pour le climat qui a enfermé les membres de la Convention dans des débats parcellaires sans leur donner les moyens de s’interroger sur la stratégie globale de lutte contre le changement climatique (Tribune publiée dans la Croix en juillet 2020 : «après la CCC, sauvons la démocratie délibérative »

Le territoire, bassin de vie, est le lieu par excellence où réfléchir de façon citoyenne à l’impact de son mode de vie sur la planète. Mais la majorité des émissions de gaz à effet de serre liée à ce mode de vie sont émises hors du territoire français et les politiques mises en place localement concernent au mieux un cinquième de l’empreinte écologique.

Les neuf conférences des Assises du climat ont permis de réunir des éléments de réflexion sur cette empreinte et d’identifier les quatre critères d’évaluation d’une politique fondée sur une obligation de résultat :

  • la prise en compte de l’ensemble de l’empreinte ;

  • la capacité à respecter le résultat (6% de réduction annuelle de l’empreinte) ;

  • la justice sociale ;

  • la possibilité de mobiliser l’ensemble des acteurs autour d’un objectif commun.


L’objectif central de la Fabrique est de susciter un changement d’échelle, qualitatif et quantitatif, des transitions conduites par les territoires. D’où l’enjeu que se relient entre eux de nombreux comités locaux. Et plus précisément, trois objectifs sont concernés :

  • la capacité des citoyens à s’approprier l’ensemble des enjeux et des modes d’action de lutte contre le changement climatique est un élément central de leur mise en mouvement. C’est en effet à l’échelle des territoires qu’il est possible de réfléchir de façon concrète à l’empreinte écologique de la société, questionnant non seulement les consommations apparentes d’énergie, principalement dans le chauffage et les transports, ou encore le contenu carbone des services publics locaux, bref l’empreinte locale qui au total ne représentent que 20 % de l’empreinte écologique, mais aussi l’ensemble de l’empreinte à travers les consommations (un dialogue est à construire par exemple avec la grande distribution pour développer une mesure de l’empreinte des produits), à travers les modèles d’alimentation (les Assises ont rappelé que les « circuits courts » agroalimentaires n’étaient pas automatiquement vertueux) ou à travers les modèles économiques (économie de la fonctionnalité, économie circulaire, relocalisation des fonctions de réparation, etc.) ;

  • la popularisation des méthodes de démocratie délibérative au niveau local en se saississant à la fois de la dimension locale et globale des questions de société. Les travaux des Assises et les documents de présentation du compte carbone illustrent l’enjeu souvent sous estimé de la Démocratie délibérative : la mise à disposition des citoyens d’une base d’information solide ;

  • la possibilité pour les groupes locaux de citoyens d’interroger la pertinence des politiques mises en œuvre pour lutter contre le changement climatique participe de l’objectif de changement de système de pensée.

La Fabrique des transitions doit être l’expression de l’idée de «  penser localement pour agir localement et globalement« . D’où l’idée de créer dans une diversité de territoires des groupes locaus de citoyens se saisissant de l’enjeu, avec un système déchange entre eux pour enrichir les démarches chemin faisant.

Le site web www.comptecarbone.org/ici tient à jour la cartographie des comités et propose un forum, des diaporamas, des modèles d’affiche et de matériel militant, des vœux municipaux. Il tiendra à jour le fichier des élus signataires.

Pour aller plus loin : voir Le compte carbone c’est clair

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